5h59 :
Le réveil fraîchement éteint, nos grimpeurs essaient, pour certains,
désespérément, de se traîner hors du lit
telles des chenilles sortant de leur chrysalide. Pour d’autres, les habitués du
Lève-tôt (comment tu fais pour te lever si tôt !?!), ce réveil matinal
n’est qu’une formalité d’usage…
6h50 :
Presque tous à l’heure, nos grimpeurs devenus de « merveilleusement
dispos » papillons, se rejoignent devant la gare. Notre joyeuse bande ne
passe pas inaperçue. Elle est composée de 3 équipes et 4 juges :
Équipe 1 / FOCH 1 : Jeanne, Özcan, Selin et Gaëlle.
Équipe 2 / FOCH 2 : Yasmina, Samuel, Julie et Camille.
Équipe 3 / FOCH 3 : Diana, Dilhan, Théo et Nadège.
Nos juges d’un jour : Léa M., Chloé, Léa C. et Noémie.
7h03 :
Nous sautons dans le train et nous nous mettons en quête de nos places
réservées. Après 2 aller-retour dans le train (le petit
groupe de M. Corby se balade !), et après avoir rencontré notre maître
spirituel du jour - petit clin d’œil à l’homme qui, à notre troisième passage
nous dira « ça ne sert à rien de faire des kilomètres, vous n’arriverez pas
plus vite ! » -, nous finîmes par trouver une charitable
contrôleuse qui nous indiqua que nous n’avions pas de zone réservée… Nous
retraversons donc une énième fois le train en quête de places libres. Pour
finir, nous nous asseyons un peu partout en pensant juste à descendre au bon
moment (de toute façon, on descendait au terminus).
7h35 : Une fois la nuée de passagers
déboulée sur le quai, nous nous retrouvons enfin. S’en suit une longue suite de
quêtes : sortir de la gare, acheter les tickets de tram, trouver le tram, monter dans le tram
avant qu’il ne parte et ainsi de suite…mais nous finissons quand même par
trouver l’Esplanade !
8h45 : Les formalités d’usage passées
pour nos juges de première ou de deuxième année, ainsi que pour nous, grimpeurs
sûrs et motivés (ou surmotivés), la compétition peut commencer !
Pour vous, ô lecteurs, voici le petit guide officiel de
« Comment se passe une compétition d’escalade ? » pour les ignorants
en la matière :
¥ Il y a 8
voies à réaliser. Chaque équipe doit attribuer deux grimpeurs par voie. Chacun
grimpe donc 4 voies.
¥ Les
voies sont, du plus simple au plus dur : 5A, 5C, 6A, 6A+, 6B, 6B+, 6C, 6C+.
¥ On a un
délai de 8 minutes par voie pour que les deux grimpeurs mènent à bien leur
mission.
¥ Le but
est d’arriver en haut. Dans ce cas-là, on obtient un « top » et donc
le maximum de points. Si au contraire on tombe, chaque prise attrapée vaut un point
supplémentaire. On obtient ainsi le nombre de points de la dernière prise
attrapée plus une valorisation si on s’en est servi pour continuer mais que
l’on a échoué.
¥ Le
classement s’effectue grâce aux résultats. Les 9 premières équipes sont
qualifiées pour les championnats régionaux.
Nous commençons donc à grimper. L’escalade, c’est comme le
deuil, ça s’effectue en plusieurs étapes, toujours différentes chez chacun.
D’abord, il y a la reconnaissance. On visualise les voies, on écoute les
conseils de M. Corby et on se prépare mentalement. Vient ensuite le déni. On
passe notre temps à encourager les autres tout en se disant qu’on n’y arrivera
jamais. Finalement, on grimpe. Et là, ça se complique…
On attaque avec une petite 5A, toute mignonne et de
vert vêtue. Elle n’a rien de complexe et ne sert que d’échauffement pour la
plupart, qui la finissent avant le temps imparti.
Viens ensuite la 5C. Elle aussi nous fait plaisir et se réalise
rapidement. Cependant, la difficulté augmente peu à peu…
La 6A, elle, ne pardonne pas. En effet, elle piège
tous ceux qui ont le malheur de s’attarder dessus. Si le premier grimpeur prend
trop de temps, le second peut se faire rattraper par le chronomètre. Avec un
passage bizarre, notre équipe 1 s’est retrouvée désarçonnée. Quant à l’équipe
3, elle a été prise de court.
Élue drôle et exotique à l’unanimité, la 6A+ a été
chaleureusement accueillie. Pourvue en son centre d’un module (= une énorme
prise fixée à la paroi) en forme de losange, sur lequel certains ont même pu
s’asseoir, elle reste très sportive pour certains qui ont dû faire le grand
écart…
À peine la moitié de nos voies dépassée, voici déjà
la 6B. Cette demoiselle est fort agréable, pourvue de prises franches. Le
chronomètre, ou plutôt M. Corby, nous rappellera qu’il faut se dépêcher, quitte
à donner la frousse à quelques-uns. Mais cette frousse est positive car elle
nous apportera cette montée d’adrénaline qui nous portera jusqu’en haut. Cette
voie ne sera le berceau d’aucune chute dans nos équipes et nous rendra
euphoriques !
Dès à présent, l’horrible, la terrible 6B+…
Quasiment personne ne parviendra à en triompher de toute la compétition et
presque tous tomberont au même endroit. Et ce n’est pas faute d’avoir
essayé !
À l’aspect sympathique, la 6C nous donnera du fil à
retordre. Passée sans problème particulier pour l’équipe 1, on ne peut pas en
dire de même pour les deux autres. Nos grimpeurs chutèrent presque tous au
passage identique. Nous retiendrons particulièrement la chute de Nadège, qui,
tremblante comme une feuille, n’arriva pas à lâcher une main pour s’accrocher.
Elle se jeta cependant sans ménagement dans le vide quelques secondes plus tard
et fit le saut de l’ange avant de s’écraser sur le mur dans un bruit sourd qui
se répercuta dans toute la salle.
Un seul grimpeur triompha de la 6C+. La plupart des
grimpeurs cherchèrent désespérément la bonne position mais lâchèrent dans une
vaine tentative pour continuer, à bout de forces. Dans nos équipes nous
soulignerons particulièrement les efforts
de Özcan, Jeanne et Samuel dans cette voie.
12h25 : après
les avoir impatiemment et longuement attendus à cause d’un bug informatique,
les résultats tombent (classement sur 20 équipes présentes !) :
Équipe 1 : 2ème
Équipe 2 : 4ème
Équipe 3 : 6ème
Nos grimpeurs, au comble du bonheur, enfilent leurs médailles
autour du cou.
De cette journée, nous retiendrons le plaisir pris, la
convivialité, la joie, les efforts fournis, les courses contre la montre pour
attraper le train, les fous rires, le sentiment omniprésent que nous allions
nous perdre et le sandwich mangé sur le pouce, mais aussi les regrets présents
malgré tout et la peur paralysante. Toutes les épreuves que nous avons vécues
nous aideront à avancer, dans l’escalade comme dans la vie.
Ainsi :
Un
énorme bravo à tous et un millier de mercis à M. Corby qui nous aide à aller
aussi loin !!!